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Gérard Poulouin

Séminaire 2023-2024 : Idées politiques

Trois interventions sont prévues de 14h à 16h, dans la salle de réunion, aux dates suivantes : 

 

- samedi 25 novembre 2023 : Immigration : naïfs, tartuffes, xénophobes, pragmatiques...

On annonce une nouvelle loi sur l’immigration. On ne soucie guère de préciser ce que recouvre ce mot. De quels immigrés parle-t-on ? Acteurs politiques et journalistes, épousant les préoccupations d’une part de l’opinion publique, focalisent l’attention sur l’immigration venue du Sud. Des points de vue contradictoires sont énoncés selon les positionnements idéologiques des uns et des autres. Peut-on embrasser les divers points de vue sur l’immigration afin de dégager une voie (voix) raisonnable sur celle-ci ?

- samedi 20 janvier 2024 : Wokisme : pourquoi tant d'animosité ?

Né aux États-Unis le mouvement « woke » a pour objet de dénoncer les violences et les discriminations dont sont victimes des Noirs. Martin Luther King fut «woke», un éveillé. Traversant l’Atlantique ce mouvement a réveillé des consciences européennes sur la traite des Noirs. De là des statues d’esclavagistes renversées, des travaux savants sur le colonialisme… L’assiette du wokisme s’est élargie, il concerne maintes minorités. Pourquoi tant d’animosité à l’égard du wokisme aujourd’hui en France dans des organes de presse ? En raison de ses dérives sans doute. Mais aussi par souci d’occulter les sujets douloureux abordés par les éveillés, par volonté d’installer paradoxalement des censures au nom de la liberté d’expression.

- samedi 18 mai 2024 : Faire nation

Dans l’espace européen au XIXe siècle des nations se sont construites, avec plus ou moins de violence, aux dépens de « petites nations ». Au XXe, des empires éclatent, des nations liées à un peuple et à une langue apparaissent. Le phénomène perdure au XXIe siècle, la tentation identitaire légitime la volonté de faire sécession. La volonté d’indépendance nationale est-elle portée par tout un peuple, ou par des élites qui gagnent à leur cause une partie du peuple ? Peut-on confondre nationalisme et populisme ?

Les pays européens ont accueilli maints étrangers ces derniers siècles. Certains deviennent des compatriotes. Les crispations identitaires en Europe ne favorisent-elles pas la xénophobie, contredisant l’universalisme hérité des Lumières ? A contrario l’hospitalité européenne à l’égard des étrangers n’est pas toujours appréciée à sa juste valeur. Lorsque des individus d’origine étrangère sont soucieux de maintenir dans l’espace européen leurs propres références culturelles, contredisant celles des pays d’accueil, ne font-ils pas le choix d’un communautarisme qui touche au séparatisme ? Faire nation passe sans doute par l’acceptation de protocoles.

Julien Benda appelait de ses vœux une « nation européenne ». La valorisation d’identités locales, souvent référées à une certaine ethnicité, ne contredit-elle pas la volonté de construire en Europe une fédération d’États-nations, à même de rivaliser avec les empires contemporains ?

- samedi 29 juin 2024 : Gaza versus Kharkiv

Le 7 octobre 2024 le Hamas sème la terreur sur le territoire israélien : massacres, viols, individus enlevés. L’État hébreu se propose de détruire le Hamas, et pour ce faire envahit Gaza. La guerre voulue par les dirigeants israéliens s’accompagne de crimes de guerre, et Gaza compte ses morts.

En France des manifestants prennent fait et cause pour la Palestine, des députés LFI déploient des drapeaux palestiniens dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Défendre les Palestiniens, soit ! Dénoncer les violences exercées par des colons juifs en Cisjordanie occupée, soit ! Doit-on pour autant donner une image caricaturale d’Israël, faire du Hamas un mouvement de résistance ?

Kharkiv et d’autres villes ukrainiennes sont bombardées par des Russes au service de Poutine et de son clan. Pourquoi n’a-t-on pas vu des drapeaux ukrainiens déployés par des députés LFI ? Dénoncer l’intervention russe, qui s’est accompagnée d’enlèvements d’enfants, de viols, de destructions, serait-ce mal venu ? Lors des élections européennes, des Français ont mis l’accent sur la défense de l’Ukraine agressée par la puissance impérialiste russe. Était-ce déraisonnable ?

Peut-on dire tout à la fois son attachement à Israël et son souhait de voir la Palestine reconnue comme État, et en même temps dénoncer l’agression russe contre l’Ukraine ?

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